Comment Toulouse veut empêcher ses seniors de devenir vieux
La Ville et le CHU de Toulouse expérimentent une solution originale pour détecter et prévenir la dépendance des personnes âgées. L’idée est de retarder le processus. « Je suis persuadé qu’il faut transformer notre système de santé basé sur les pathologies pour le baser sur la prevention et l’axer sur le maintien de fonctions comme la mobilité, la mémoire ou la vitalité. Et pour y arriver, il faut unir les forces médicales et politiques », souligne le professeur Bruno Vellas, le coordonnateur du Gérontopôle du CHU de Toulouse. « Début avril, 3.000 auto-questionnaires sont donc partis par la poste chez les plus de 75 ans du centre-ville de la Ville Rose », indique Daniel Rougé, l’élu en charge des affaires sociales. L’objectif était de détecter d’éventuelles fragilités. 300 courriers sont revenus et parmi eux une centaine a attiré I'attention des spécialistes du Gérontopôle. Dont celui de Jacqueline. À 78 ans, cette dame souriante vit seule près du Capitole et marche difficilement. Elle a donc eu droit à un rendez-vous avec des infirmières. Avec l’aide des animatrices du Point info seniors de la Ville, elles lui ont concocté un programme de prévention et de soins personnalisés. Pour elle, le traitement de choc consiste à venir découvrir les petits plats du restaurant senior voisin, qu’elle ne connaissait pas, et qui propose, en plus de la socialisation, des repas complets au prix unique de 3,40 euros. Ces petites attentions, à des personnes qui n’osent pas se signaler, peuvent retarder I’inéluctable dépendance. C’est en tout cas le pari que fait Toulouse métropole qui vient d’élargir son expérimentation à 6 communes voisines : Colomiers, Cugnaux, Saint-Orens, I’Union, Seilh et Quint-Fonsegrives.
Vocabulaire:
CHU: Centre Hospitalier Universitaire;
Gérontopôle: Polo de gerontologia.
(llélène Menal. 20 Minutes, abril de 2018. Adaptado.)